La source imaginaire
La conception de ce jardin est une carte blanche. Un récit libre et poétique dans une ruralité qui se réinvente après le confinement de 2021 où tout semble possible :
Une source imaginaire irrigue le jardin. L’eau sillonne dans les creux entre les pins, les pruniers, l’eucalyptus, l’érable et les frênes. La tonte est gérée par un petit robot. De part et d’autre de la pelouse, les prairies sont grasses, verdoyantes ponctuées de fleurs des champs. La longère s’ouvre sur un paysage lumineux. Le potager donne des légumes savoureux que l’on déguste, tomates cocktail au bord de la piscine ou courgettes rôtis sur la nouvelle terrasse extérieure. Sous quelques guirlandes de lumière, la nappe à carreau revient au goût du jour. C’est ainsi qu’avec un peu d’imagination et beaucoup d’huile de coude, on refait le monde.
A notre arrivée, le terrain est plat. Une légère pente laisse s’accumuler l’eau dans une petite zone humide près de la maison. Nous créons un fossé pour offrir un exutoire à l’eau qui stagne afin d’assainir la situation. Pour autant, nous ne remblayons pas la zone humide, au contraire, nous proposons de l’étirer sur toute la longueur du terrain de 7000m². L’eau devient le principe actif de notre composition.
Ses qualités sont mises en avant pour embellir les lieux. Les plantes de milieux humides fleurissent généreusement. La faune y trouve refuge comme cette salamandre que nous découvrons lors d’une séance de jardinage quelques mois après les travaux.
Pour révéler l’eau, nous ouvrons le sol dans le premier mètre de sa formation. Dès lors un massif en creux se dessine. Fait de fossés, de noues, de bassin d’orages, de zones humides, d’une source imaginaire, des variations du niveau de la nappe. La colonne vertébrale du jardin se matérialise, terreuse, liquide puis végétale. Des plantations d’arums d’Ethiopie se mêlent à la flore spontanée qui investit elle aussi ce nouveau biotope.
Nous semons des mélanges de prairies fleuries. Nous plantons des mûriers, des pruniers, pommiers, des noisetiers, des sureaux, des églantiers, des désespoirs du singe, des pins, des troènes, et pour finir des milliers de bulbes printaniers, narcisses, jonquilles.
Aucune terre n’est venue d’ailleurs ou n’a été exportée. Les pierres des murets sont issues d’un pierrier local et le compost est issu de la ferme voisine. L’esprit des lieux peut dormir tranquille.
Particulier
Étude - Création - Suivi en jardinage
7000 m²
Nord de Nantes